Discours à l’Ambassadeur d’URUGUAY,
S. E. Mme Raquel Lombardo de DE BERTOLAZA*
18 octobre 1984
Monsieur l’Ambassadeur,
1. Je vous adresse mes plus cordiaux souhaits de bienvenue, aujourd'hui ou vous venez me présenter les Lettres qui vous accréditent comme Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République Orientale de l'Uruguay près le Saint-Siège.
Je vous remercie très sincèrement pour les aimables paroles que vous avez bien voulu m'adresser afin de mettre en évidence quelques traits de la noble âme de la nation uruguayenne et exprimer également les bonnes intentions qui vous animent au moment d'entreprendre votre haute mission.
2. Votre Excellence a parlé des efforts que le Peuple uruguayen exerce pour obtenir un plus haut niveau de vie; je me réjouis pour cette volonté de s'élever, qui est une aspiration imprimée au plus intime de la personne humaine et qui mérite d'être soutenue sur cette voie par les soins et le zèle dévoue de ceux qui ont la responsabilité des destinées de la nation. Plaise au Ciel que ces aspirations se réalisent avec la libre contribution de tous et de chacun et qu'il en résulte un progrès intégral de l'homme dû à l'intérêt général et au travail en commun – ce travail doit être conçu dans une perspective vraiment humaine car ainsi «l'homme non seulement transforme la nature en l'adaptant a ses propres besoins, mais encore il se réalise lui-même comme homme et même en un certain sens il devient plus homme» (Laborem Exercens, 9).
J'apprécie beaucoup également le fait que la société uruguayenne désire s'engager dans la défense et la promotion des valeurs suprêmes de l'homme, car la dignité de l'homme individuelle et considérée collectivement, est une des valeurs suprêmes qu'il faut toujours protéger. C'est pourquoi le Concile Vatican II a affirmé que «protéger et promouvoir les droits inviolables de l'homme est du devoir de tout pouvoir civil» (Dignitas humanae, 6).
3. La tache évangélisatrice de l'Église se situe précisément dans cette perspective de promotion et de stimulation de la personne et des peuples. Parmi ces valeurs il y a la dimension spirituelle et religieuse de l'être humain. C'est pourquoi l'Église demande qu'à l'occasion de la célébration du cinquième centenaire de la découverte de l'Amérique on s'engage avec une énergie croissante dans l'effort de construire une société toujours plus saine, morale juste, pacifique et libre où l'âme religieuse de chaque personne puisse trouver une expression adéquate.
C'est dans cette perspective que les Pasteurs, les prêtres et les familles religieuses poursuivront inlassablement leur mission de servir l'homme, citoyen et fils de Dieu, en renforçant en même temps les valeurs de la culture chrétienne qui est un des éléments de l'identité de l'âme uruguayenne.
4. Sur ce plan de la culture est des plus encourageantes la récente création de l'Université catholique «Damaso Antonio Larranaga» qui, fidèle aux racines historiques du peuple uruguayen et consciente des défis que lance l'avenir, contribuera indubitablement à l'élévation du niveau culturel de la population.
Madame l’Ambassadeur, je forme les meilleurs vœux pour la réussite de la nouvelle mission qui commence aujourd’hui, et je désire vous donner l’assurance de mon estime et de mon appui.
En remerciant Monsieur le Président pour son déférent salut, j’invoque pour Votre Excellence, pour votre famille, pour les Autorités et tous les bien-aimés fils de l’Uruguay d’abondantes et précieuses grâces du Très Haut.
*L'Osservatore Romano. Edition hebdomadaire en langue française n.48 p.11.
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