Discurso al Embajador de la República DOMINICANA,
Excmo. Sr. Don Antonio ZAGLUL ELMUDESI*
21 de octubre de 1985
1. C'est avec grande satisfaction que vous reçois aujourd'hui à l'occasion de la présentation des Lettres qui vous accréditent comme Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République Dominicaine près le Saint-Siège.
Je vous remercie pour les aimables paroles que vous avez bien voulu m'adresser ainsi que pour le déférent salut que vous m'avez transmis de la part de M. le Président de la République avec l'assurance de la sincère adhésion de mes bien-aimés fils dominicains que j'ai eu l'occasion de visiter à deux reprises.
2. Votre Excellence a évoque les premiers pas de l'évangélisation dans ce qu'on appelle le «Continent de l'espérance»; comme toute œuvre humaine elle se développa parmi des lumières et avec des ombres, mais la présence continuelle de l'Église n'a fait, tout au long des siècles, que s'étendre toujours plus pour rester fidèle à la mission reçue du Christ (cf. Mt 28, 19-20).
C'est pourquoi, dans son œuvre évangélisatrice, l'Église ne demande aucune position privilégiée, mais, dans un esprit de collaboration harmonieuse avec ceux qui dirigent les destins de chaque nation, elle vise à favoriser la grande cause de l'homme, spécialement du plus pauvre, du plus nécessiteux. Entraînée par sa vocation de servir la personne et sa dignité, l'Église s'incarne dans la réalité de chaque peuple: dans sa culture, dans son histoire, dans le rythme de son développement. Elle vit, avec profonde solidarité, les douleurs de ses fils, prend part a leurs difficultés et assume leurs légitimes aspirations. Dans ces situations, elle annonce le message du salut qui ne connaît ni frontières ni discriminations.
3. Mais tous les biens et principes que l'Église proclame et défend pour chaque personne et pour chaque peuple doivent être fondés sur la solidité de la famille. A cet égard on connaît la vive préoccupation de la hiérarchie dominicaine pour consolider cette cellule de base de la société. C'est pourquoi il faut opposer les valeurs authentiques de la famille à la tendance actuelle au relâchement moral et à la désintégration qui peuvent ruiner le développement ordonné de la société et qui souvent favorise un préoccupant processus de déchristianisation. En désagrégeant les fondements de la vie du foyer qui sont harmonie et amour, par un relâchement des mœurs, on empêche l'unité et la stabilité mêmes du mariage. De cette façon, il n'est pas possible de former de bons citoyens pour promouvoir les progrès d'une nation ni de trouver de bons chrétiens qui témoignent d'une authentique vie religieuse.
Voilà pourquoi il est indispensable d'établir dans le système social des priorités qui situent les valeurs morales à leur juste niveau prééminent, en tenant compte du fait que pour servir véritablement la personne dans sa totalité on ne peut oublier qu'elle est l'image de Dieu et qu'elle est appelée à un destin éternel. Pour leur part, les Pasteurs, les prêtres et les familles religieuses poursuivront inlassablement dans votre noble pays leur mission évangélisatrice et, en même temps leur œuvre d'assistance et de promotion intégrale de l'homme dans l'espoir de surmonter de possibles déséquilibres, inégalités et intérêts opposés qui peuvent mettre en danger la coexistence pacifique des citoyens. Dans ce domaine le laïcat catholique prendra, avec un regain d'enthousiasme, ses propres responsabilités, contribuant ainsi à l'édification d'une société plus juste, plus fraternelle, plus accueillante.
En vous assurant Monsieur l'Ambassadeur, de ma bienveillance pour l'accomplissement de votre mission, j'invoque pour Votre Excellence, pour les autorités qui ont bien voulu vous la confier et pour tous les fils de la République dominicaine des grâces divines abondantes et choisies.
*L'Osservatore Romano. Edition hebdomadaire en langue française n.52 p.15.
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