DISCOURS DU PAPE JEAN XXIII
AUX PRINCES SOUVERAINS DE MONACO,
LE PRINCE RAINIER III ET LA PRINCESSE GRÂCE*

Jeudi 18 juin 1959

C’est une joie pour Nous de souhaiter la bienvenue à Vos Altesses Sérénissimes en cette demeure, où elles étaient venues naguère rendre visite à Notre prédécesseur de vénérée mémoire le Pape Pie XII. Nous savons l’accueil plein d’affectueuse cordialité que vous aviez trouvé auprès de ce grand Pontife et Nous pouvons vous assurer que les mêmes sentiments de paternelle bienveillance Nous animent à votre égard.

Nous ne saurions oublier Notre première rencontre avec Votre Altesse au Palais Princier de Monaco en 1947, lors des fêtes jubilaires du regretté Prince Louis II. L’hospitalité si aimable que votre grand-père et la princesse avaient offerte au représentant du Saint-Siège dans leur propre résidence, le charme de leur conversation et leur simplicité familière sont restés gravés dans Notre mémoire. Et que dire du site enchanteur de la Principauté, qu’il Nous était donné de contempler alors pour la première fois, et dont Nous conservons un si vivant souvenir !

Nous Nous rappelons également l’imposante cérémonie religieuse à la cathédrale Sainte-Dévote, où Nous pûmes Nous édifier de la piété et de la franche profession de foi catholique, qui caractérisent si heureusement les bonnes populations monégasques.

Cet attachement à l’Église, Nous savons qu’il est enraciné aussi dans vos cœurs, et Nous Nous plaisons à vous en féliciter paternellement l’un et l’autre. Si, en effet, le rayonnement d’un foyer chrétien est toujours et partout bienfaisant, il peut l’être d’autant plus que l’exemple vient de plus haut, et Nous ne doutons pas que vous n’ayez pleine conscience de l’honneur et des devoirs que cela comporte pour vous, qui portez de hautes responsabilités au service de votre peuple.

La Principauté de Monaco, petite par son étendue, exerce cependant – dans le domaine culturel et artistique notamment – une activité dont l’influence déborde largement ses frontières. Nous avons appris aussi quel essor y connaissent présentement les travaux d’intérêt public, et quels nouveaux développements y a pris la vie chrétienne sous l’impulsion d’un évêque plein de zèle, motif de plus pour Nous de joie et de satisfaction.

De grand cœur Nous invoquons en terminant sur Vos Altesses Sérénissimes, et sur les enfants qui sont venus réjouir votre jeune foyer, l’abondance des divines faveurs, et Nous vous accordons, en gage de Notre paternelle bienveillance, la Bénédiction Apostolique que vous êtes venus chercher auprès de Nous.

*AAS 51 (1959), p.473-474.

L’Osservatore Romano19.6.1959, p.1.

Discorsi, Messaggi, Colloqui del Santo Padre Giovanni XXIII, I, p.386-387.

La Documentation catholique n°1307, col.838-840.

L'Osservatore Romano. Edition hebdomadaire en langue française, n°26, p.1, 3.