DISCOURS DU PAPE PAUL VI
AUX PARTICIPANTS AU
«CONGRÈS INTERNATIONAL RICHELIEU 1968» DE CANNES
Samedi 21 septembre 1968
Chers Fils,
C’est avec une grande joie que Nous accueillons votre groupe ce matin, chers Canadiens de langue française. Vous avez tenu vous-mêmes, après votre «Congrès international Richelieu 1968» de Cannes, à venir jusqu’ici saluer le Vicaire du Christ. De grand cœur, Nous répondons à votre démarche, en vous assurant de notre estime, de nos vœux et de notre prière à vos intentions.
Vous êtes ici chez vous dans la maison du Père commun. Nous sommes heureux de cette rencontre qui Nous permet de vous dire avec quelle attention affectueuse Nous suivons la vitalité prodigieuse de votre pays en pleine expansion, les efforts qu’il déploie dans les secteurs techniques, sociaux, culturels, pour épanouir ses enfants et participer au développement solidaire et intégral des peuples. Nous apprécions surtout le souci que vous avez d’intégrer cet humanisme dans une vision chrétienne. Il Nous semble, chers Fils, que vous avez là une vocation particulière, situés que vous êtes à la charnière d’un monde ancien, pétri de valeurs traditionnelles encore très vives, et d’un monde nouveau qui cherche sa voie pour faire de cette cité «une terre des hommes».
Avec l’évangéliste saint Matthieu que nous fêtons aujourd’hui, Nous vous redisons l’appel du Seigneur Jésus: «Vous êtes le sel de la terre! Vous êtes la lumière du monde; Vous êtes le levain dans la pâte!» (Matth. 5, 13, 14; 13, 33). Ne laissez pas le sel s’affadir. Ne mettez pas la lumière sous le boisseau. Demeurez fermes dans la foi. L’Evangile, avec sa Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu, de la vocation divine de l’homme, avec ses exigences de pauvreté, de pureté, de justice, de paix, de fraternité universelle, demeure, aujourd’hui comme hier, le trésor véritable, la clé du vrai bonheur, la vérité décisive de l’existence, le roc qui permet aux hommes avisés de construire leur maison sans crainte des bourrasques (cfr. Matth. 7, 24), sans redouter les gigantesques mutations qui ébranlent la civilisation.
Et dans l’Eglise, Jésus a institué, au milieu des apôtres, saint Pierre comme fondement visible de son Royaume (cfr. Matth. 16). Aussi invitons-Nous tous les catholiques à demeurer fermement unis autour du successeur de Pierre et de ses Frères dans l’épiscopat. A vous, laïcs, il appartient de pénétrer d’esprit chrétien les structures et les mentalités nouvelles, à vos dévoués pasteurs de coordonner et de guider cet apostolat, au nom du Seigneur.
C’est en formulant ces souhaits, chers Fils du Canada, que nous implorons les meilleures grâces divines sur vos personnes, sur vos familles, sur votre association et sur votre noble patrie. Et de grand cœur Nous vous accordons, en témoignage de Notre paternelle bienveillance, Notre Bénédiction Apostolique.
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