DISCOURS DU PAPE PAUL VI
AU PÈLERINAGE DES MILITAIRES DE BELGIQUE
Mercredi, 1 avril 1970
Chers Fils,
C’est de tout cœur que, dans un emploi du temps surchargé ces jours-ci, Nous avons accepté de vous réserver ces trop brefs instants pour vous exprimer notre paternelle affection, et vous encourager dans votre foi.
Ce pèlerinage romain est devenu chez vous une heureuse tradition, dont Nous félicitons les responsables. A tous, Nous souhaitons de découvrir dans cette ville de Rome les signes émouvants de l’histoire de l’Eglise, - à commencer par le tombeau des saints apôtres Pierre et Paul, - et tant de pages lumineuses de son expression artistique. Oui, ouvrez grands vos yeux et votre coeur sur cette Rome chrétienne, et votre foi y trouvera, sans nul doute, aliment et stimulant.
Le rôle qui vous revient dans votre nation est celui d’un service rendu au bien commun de vos concitoyens. Nous aimons voir en vous les garants de cette paix qui est un bien si précieux et si difficile à établir et à conserver, si nécessaire pourtant à la vie paisible et harmonieuse des familles dans la liberté et la sécurité.
Aussi est-ce dans cette vie même que vous trouvez quotidiennement le lieu, l’occasion, le moyen de votre vie de baptisés, de votre marche vers la sainteté à laquelle le Seigneur nous appelle tous. Sachez saisir cet aujourd’hui de Dieu, avec ses signes, ses appels, ses grâces, et être fidèles, comme déjà l’enseignait Jean Baptiste à vos devanciers (Cfr. Luc. 3, 14). C’est au coeur même de votre vie, de ses obligations, de ses grandeurs et de ses servitudes, de ses tentations aussi, que se joue votre salut. Soyez toujours dignes de ce centurion, votre lointain ancêtre, qui fut le premier à proclamer, à la mort du Christ, et avant même sa résurrection: «Vraiment cet homme était fils de Dieu!» (Matth. 27, 54).
Avec l’apôtre Paul, chers fils, Nous vous exhortons: rejetez le vieil homme, ses méchancetés, ses passions impures, sa cupidité, son mensonge, son idolâtrie; revêtez l’homme nouveau, sa bonté, sa charité, son souci d’unité, et par-dessus tout son esprit filial pour notre Père des cieux (Cfr. Col. 3, 12-17). Et «brillez dans le monde comme des foyers de lumière» (Phil. 2, 15).
Tel est pour vous, chers fils, notre voeu de Pâques. A vous, à vos familles, à tous ceux qui vous sont chers, à votre noble patrie, toute notre affection paternelle. A toutes ces intentions Nous vous donnons de grand coeur Notre Bénédiction Apostolique.
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