DISCOURS DU PAPE PAUL VI
À L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE LA FÉDÉRATION
INTERNATIONALE CATHOLIQUE
D'ÉDUCATION PHYSIQUE ET SPORTIVE
Jeudi 26 avril 1973
C'est avec joie que Nous nous entretenons ce matin avec vous, qui participez à l’Assemblée générale de la Fédération internationale catholique d’éducation physique et sportive.
Le sport que vous voulez promouvoir nous apparait d’un tel intérêt, d’une telle utilité pour l’équilibre et le développement des personnes, pour leurs sains loisirs, pour leurs relations sociales, que Nous n’estimons point nécessaire d’y insister: souvent Nous avons eu l’occasion de développer les bienfaits qu’il apporte. Et les conditions de travail aujourd’hui sont plutôt de nature à renforcer la nécessité du sport.
Mais vos réflexions de ces jours-ci portent plutôt sur les dangers d’aliénation qui menacent la conception et la pratique du sport moderne. Au moment où il pourrait et devrait devenir accessible à tous et contribuer, pour sa part, à l’épanouissement harmonieux de la jeunesse comme au bien-être physique et moral des adultes, le sport peut en effet se trouver parfois détourné de sa véritable signification.
Une conception inexacte du prestige fausse trop souvent la véritable hiérarchie des valeurs, telle qu’il est nécessaire de la reconnaître pour que le sport trouve son véritable sens. Bien loin du culte de la vedette ou de l’exaltation d’un néo-nationalisme, il doit favoriser le goût de l’effort, la maîtrise de soi, le respect d’autrui. En contribuant à mettre le corps au service de l’esprit, il prend place parmi les exigences culturelles de toute civilisation.
Vous le remarquez vous-mêmes très justement: le sport a de la valeur dans la mesure où il devient un instrument de saine détente et de formation exigeante. Votre idéal est de permettre au plus grand nombre, et non seulement à une élite sélectionnée, l’accès à la pratique sportive. Aussi Nous vous encourageons vivement dans ce difficile et valeureux service des jeunes et de tous ceux qui ressentent le besoin d’une action sportive désintéressée et bienfaisante. A nos yeux, vous accomplissez un grand devoir civique. Et, nous en sommes sûrs, vous voulez réaliser cette tâche humaine dans une perspective vraiment chrétienne. Vous savez la place du corps dans le mystère chrétien. Nous venons précisément de fêter la résurrection du Christ. Déjà le Seigneur habite en vous. Comme dit l’apôtre Saint Paul: «Glorifiez donc Dieu dans votre corps» (1 Cor. 6, 20).
Nous prions ce même Seigneur de vous assister dans cette œuvre d’éducation et de susciter autour de vous des collaborateurs nombreux et compétents. Nous vous accordons de grand cœur, ainsi qu’à vos familles, à vos amis, à tous ceux que vous représentez ici, une large Bénédiction Apostolique.
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