DISCOURS DU PAPE PAUL VI
AUX FAMILLES DES MILITAIRES ISRAÉLIENS
Mercredi 20 mars 1974
Nous vous accueillons avec émotion, et Nous sommes profondément sensible au geste de confiance que vous avez voulu accomplir à notre égard, tant en votre nom qu’au nom des autres parents et familles des militaires de votre Pays qui sont encore prisonniers depuis le conflit d’octobre dernier.
Vous nous avez manifesté votre grande peine pour l’éloignement de vos enfants. Comment ne pas penser aussi, en ce moment, à la douleur sans mesure de ceux qui n’ont pas même eu le réconfort de les savoir sains et saufs? Cet éloignement qui a tenu pendant de longs jours vos âmes dans l’anxiété, les maintient encore présentement dans l’angoisse; c’est là une peine qui fait partie des nombreuses blessures que provoque la guerre et qu’il est si difficile - quand c’est encore possible - de guérir.
Pour Nous, Nous avons pris déjà part à une telle souffrance et Nous sommes intervenus à plusieurs reprises pour contribuer à une solution positive du problème des prisonniers.
Nous voudrions vous dire, ainsi qu’à tous les parents que vous représentez, à ceux aussi qui, dans l’un et l’autre camp, ont été frappés par la perte ou par l’éloignement de ceux qui leur sont chers, ou qui ont dû quitter leurs maisons: Nous sommes près de vous par la douleur et Nous vous recommandons au Seigneur, Père plein d’amour pour tous, Lui qui a dit par la bouche de son prophète: «Moi, je suis celui qui vous console» (Is. 51, 12).
Nous formons des vœux pour que les Responsables, poussés par leur sens d’humanité, s’emploient dans toute la mesure et par tous les efforts qui sont possibles, à mettre fin au plus tôt à tant de souffrances. Et Nous voulons, une fois de plus, exprimer nos sentiments de réprobation pour le grand mal qu’est la guerre, et notre ardente aspiration à voir résoudre les causes qui l’entretiennent, dans un esprit de justice, de compréhension et de réconciliation.
Nous nous unissons de tout cœur à l’espoir que vous avez, vous et tous ceux que vous représentez, de pouvoir embrasser à nouveau vos fils; et Nous désirons que la poursuite positive et fructueuse des négociations rende possible bientôt l’échange des prisonniers et amène la solution de tous les problèmes humanitaires de la crise du Moyen-Orient, ce qui constituerait un pas en avant vers la paix tant souhaitée.
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