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DISCOURS DU PAPE PAUL VI
AUX MEMBRES DE L’ACADÉMIE PONTIFICALE DES SCIENCES

Samedi 19 avril 1975

 

Messieurs les Cardinaux,
Excellences,

À l’issue de votre Semaine d’Etudes, Nous sommes heureux de vous renouveler l’expression de notre Profonde estime et nos encouragements chaleureux à apporter au progrès scientifique la contribution de haute qualité dont l’Académie Pontificale des Sciences est capable.

Si le Saint-Siège se réjouit de cette contribution, et en partage avec vous la fierté, c’est en raison du service notable que vous pouvez rendre à l’humanité pour une connaissance approfondie de la nature et l’amélioration des conditions de vie. L’Eglise est encore plus directement concernée lorsqu’il s’agit de domaine où sont impliquées en même temps la science, l’éthique et la foi, secteurs où votre témoignage de croyants joint à votre compétence scientifique est particulièrement apprécié.

Durant l’année 1974, les activités de l’Académie pontificale des Sciences n’ont pas manqué, sous l’impulsion vigoureuse de son Président auquel Nous tenons à rendre hommage. Travaux et confrontations d’experts, publications scientifiques, manifestations culturelles, interventions en relation avec le Synode des Evêques ont manifesté avec éclat la vitalité de votre institution, qui va bientôt fêter ses quarante ans. Nous gardons un souvenir particulier de la Commémoraison de Guglielmo Marconi, due à votre initiative.

Actuellement vous venez d’étudier le problème hautement spécialisé des membranes biologiques et artificielles capables de procurer le déssalage des eaux. Nous n’entrerons point, vous le pensez bien, dans la complexité de cette question technique, ni dans ses possibilités d’application qui seraient sans doute encore prématurées. Mais Nous savons qu’il s’agit là d’une sorte de métabolisme important que l’humanité a intérêt à bien cerner, alors que la pénurie de ses réserves d’eau douce risque d’entraver son développement.

Soulignons seulement, dans le domaine plus général de la recherche scientifique, deux attitudes qui Nous semblent devoir caractériser le savant, et spécialement le savant chrétien, D’une part, il doit se poser loyalement la question de l’avenir terrestre de l’humanité et, en homme responsable, concourir à le préparer, à le préserver, à éliminer les risques; Nous pensons que cette solidarité avec les générations futures est une forme de charité à laquelle beaucoup d’hommes sont d’ailleurs sensibles aujourd’hui, dans le cadre de l’écologie. Mais en même temps, le savant doit être animé de cette confiance que la nature réserve des possibilités secrètes qu’il revient à l’intelligence de découvrir et de mettre en œuvre, pour parvenir au développement qui est dans le dessein du Créateur. Cette espérance bien comprise dans l’Auteur de la nature et de l’esprit humain est capable de donner une énergie nouvelle et sereine au chercheur croyant.

Dans cet esprit, Nous vous encourageons à poursuivre vos travaux et à réaliser, selon les moyens pécuniaires, hélas limités, de l’Académie, les heureuses initiatives qui lui font honneur. Nous avons la joie de remettre maintenant la Médaille Pie XI à Monsieur Stephen William Hawking, dont les études, entre autres, sur les «Black Holes» lui ont mérité à juste titre une réputation internationale. Toutes nos félicitations, cher Professeur, et à vous tous, chers Messieurs, nos vœux les meilleurs pour vos activités et celles de l’Académie. Nous y joignons, en gage de notre sollicitude pour votre vie spirituelle et celle de vos proches, notre Bénédiction Apostolique.

                                       



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