DISCOURS DU PAPE PAUL VI
AU CARDINAL JOSEPH MARIE TRIN-NHU-KHUÊ
Vendredi 4 juin 1976
Quelle joie pour Nous de vous recevoir ici, Frère vénéré, cher Cardinal Joseph Marie Trin-nhu-Khuê, et de renouveler ce matin l’embrassade que Nous avons eu l’occasion de vous donner le jour du Consistoire. Nous sommes heureux de saluer aussi votre Coadjuteur, Monseigneur Joseph Marie Trinh van- Can. Au-delà de vos personnes, Nous saluons encore toute l’Eglise qui est au Vietnam, tous nos Frères et Fils, les communautés catholiques répandues dans le pays, les familles chrétiennes qui veulent vivre et transmettre leur foi.
Notre salut amical rejoint tout le Vietnam, sa terre et ses populations qui, durant toutes ces années, ont été si présentes à notre pensée, à notre prière. Il y eut même un jour où, alors que la guerre faisait fureur, Nous aurions voulu les visiter personnellement pour implorer avec elles et pour elles la paix tant désirée, un peu comme sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, durant sa maladie, aspirait à s’envoler, comme la colombe de Noé portant le rameau d’olivier, vers le carmel de Hanoï, alors nouvellement fondé.
Pour Nous, vous symbolisez d’abord la fidélité à la foi, au message vivant et toujours fécond de l’Evangile, et Nous ne pouvons Nous empêcher de penser aussi à tous ceux qui vous ont précédés pour implanter et fortifier l’Eglise, depuis plus de trois siècles. Vous symbolisez la fidélité à l’Eglise universelle, avec laquelle vous n’avez jamais cessé de garder des liens d’adhésion et d’affection, dans la communion invisible mais combien profonde du Corps mystique du Christ, qui trouve ici un signe concret dans la personne du Successeur de Pierre. Vous symbolisez la fidélité aux valeurs chrétiennes, à la prière qui n’a cessé de monter de vos cœurs, à la charité qui a fait de vous des artisans de paix et d’amour au service de la Nation vietnamienne si profondément engagée aujourd’hui dans la reconstruction du Pays, tant éprouvé par la guerre.
Ce qui vous a animés par-dessus tous, Nous semble-t-il, c’est l’espérance. Vous l’avez gardée, vous en avez témoigné au milieu des épreuves de toute sorte durant la longue guerre que vous avez connue d’une façon ou de l’autre, l’espérance que Dieu aime tous les hommes, n’abandonnera jamais ceux qui se fient en Lui, qu’Il les attire mystérieusement à Lui.
Frère vénéré, votre rang de Cardinal de la sainte Eglise romaine vous sera, sera pour tout votre peuple, un réconfort, le signe de votre union au Siège de Pierre, au Roc que le Seigneur a posé au cœur de son Eglise. Que l’Esprit Saint continue à éclairer et à guider toute l’Eglise qui est au Vietnam, qu’il vous fortifie et vous donne sa paix! Nous le prions les uns pour les autres en cette attente de la Pentecôte. Et de tout cœur Nous vous bénissons.
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